Une déclaration d’impôts validée, des résultats d’examens qui tombent, un peloton multicolore qui s’étire sur les routes de France… Pas de doute, le mois de juillet est arrivé 🌞
Vous allez enfin pouvoir souffler et vous adonner au dessin avec délectation.
Du moins c’est ce qu’on se promet…
Car si les vacances sont souvent synonyme de détente et de déconnexion, pour le dessinateur elles peuvent aussi rimer avec frustration.
Difficile de dessiner pendant les vacances !
Vous avez peut-être déjà vécu ça:
Vous avez décidé de profiter des vacances pour dessiner plus et vous formulez mille projets.
Mais finalement c’est comme si votre pratique préférée fondait sous le soleil de l’été 🍦
Alors, quand vient la rentrée, vous vous sentez rouillé et vous dépensez du temps et des efforts pour retrouver vos repères et des habitudes solides.
Vous vous en voulez un peu: “J’aurais dû dessiner plus pendant l’été…”
Mais on sait bien que ce n’est pas toujours possible.
En effet, comment conserver une routine de dessin dans un contexte qui bouleverse justement les habitudes ?
C’est vrai, que le dessin c’est un peu comme les vacances. On a beau en rêver et les préparer du mieux qu’on peut, on n’est jamais certain que tout se déroule comme prévu.
Il faut s’adapter.
La grande illusion 🏝
Partir en vacances, c’est rompre avec le rythme du quotidien et le meilleur moyen de le faire c’est de prendre son temps.
Mais on a aussi l’intention d’en profiter. Alors on prévoit de faire plein de choses et ça, c’est contradictoire.
Car on dispose toujours de la même quantité de temps.
Je suis souvent confronté à ce dilemme qui prend forme au moment où je fais mes bagages 🎒
Si je me contente du strict minimum pour me vêtir et assurer une hygiène convenable, choisir ce que j’emporte pour dessiner est une autre paire de manches…
Parce que je suis plein d’envie et que je ne veux surtout pas manquer aucune occasion de dessiner.
Donc j’emporte une trousse bien remplie d’ustensiles de bases: des crayons, des feutres, des pinceaux, de l’encre, des gommes….
Puis j’en ajoute une autre, pleine de crayons de couleurs, et aussi une boite d’aquarelle et 3 carnets, de formats et de papiers différents, au cas où…
Dès lors, chaque sortie s’accompagne d’un choix cornélien: de quoi vais-je avoir besoin aujourd’hui ? 🤔
Dans l’impossibilité de répondre à ces prévisions, je charge tout dans un sac qui devient bien trop lourd à trimballer.
Alors, je suis comme un touriste obnubilé par les clichés à ne pas manquer.
Je passe ma journée à me demander quand viendra le moment de dessiner et chaque occasion manquée me donne la sensation que mon sac est plus lourd. 🥵
À la fin du séjour, on compte généralement 3 malheureux dessins interrompus, perdus dans un carnet trop vide.
C’est sans commune mesure avec la débauche de matériel qu’il m’aura fallu porter, en pure perte.
Mais ce n’est pas tout, car ce constat s’accompagne d’une série reproches intérieurs sur les occasions manquées et le manque de constance, quand ils ne sont pas dirigés vers ceux qui m’accompagnent.
Après tout, c’est leur faute, car ni leur rythme, ni leurs préoccupations ne s’accordent avec mon projet.
Mais moi, j’ai besoin de m’arrêter au débotté pendant 30 minutes, plusieurs fois par jour, pour faire un dessin.
Voilà l’erreur: penser ses vacances comme un voyage solitaire, entièrement consacré au dessin.
Mais la réalité c’est que :
Même en vacances, la vie continue.
C’est le contexte qui change, et c’est déjà beaucoup, car il y a toujours une part d’inconnu qui exige que vous vous adaptiez, même quand vous dessinez.
Ainsi vous ne savez pas à l’avance ce que vous allez dessiner ni même quand vous allez pouvoir le faire.
Alors, au moment de boucler vos valises, je vous conseille de prévoir le minimum pour ne pas vous encombrer inutilement et profiter de vos vacances, sans mettre votre pratique sur la touche.
3 conseils pour voyager léger 🦋
Des attentes trop nombreuses et des moyens trop riches ne font qu’alourdir vos capacités d’adaptation.
Si vous vous encombrez d’un projet initial qui refuse de bouger, vous le trainerez comme un boulet et vous serez insatisfait.
Je vous conseille plutôt de ne vous préparer à rien, car c’est le meilleur moyen d’être prêt à tout.
Commencez par vous délester pour vous assurer que votre dessin voyagera bien.
1 Laissez les objectifs à la maison🏠
Ne profitez pas des vacances pour réaliser vos Grandes Ambitions.
Car, même si vous voyez dans cette plage de temps disponible une opportunité formidable, vous devez être conscient qu’elle est de courte durée.
Elle prendra fin avant que vous n’ayez atteint votre objectif.
De même, soyez certain que votre temps sera grignoté de mille et une façon, car la vie continue.
Alors ne misez pas sur une discipline trop rigide que vous ne tiendrez pas, car vous savez que les vacances sont le temps de l’imprévu.
2 N’apportez pas de nouveauté technique⚙️
Le changement de contexte vous demande déjà un bel effort d’adaptation.
Veillez, au contraire, à employer des moyens dont vous êtes sûr car, non seulement ils renforcent vos compétences mais ils ménagent votre assurance, ce qui est très utile dans un contexte inconnu.
C’est en éliminant les facteurs de doute que vous facilitez la mise en action et donc, que vous dessinez plus souvent.
3 Emportez le minimum🎒
Pour resserrer la gamme des choix techniques, rien de tel que de limiter les outils à votre disposition.
N’emportez qu’un seul carnet dans lequel vous pouvez tout faire. Choisissez un grammage et une texture qui conviennent à tout les usages.
Comptez chaque outil et supprimez le superflu.
Votre équipement doit tenir dans une seule trousse.
Privilégiez 2 types d’outils: ceux qui tracent et ceux qui servent à dresser des masses.
Choisissez-les en cohérence avec le format de votre carnet, il ne doivent être ni trop larges, ni trop fins.
Bref, vérifiez que vous pourrez faire le maximum avec le minimum de moyens.
Dites-vous que les vacances ne sont pas le moment de vous lancer dans un ambitieux projet de carnet de voyage.
Car si la thématique semble appropriée à la situation, il en va autrement de sa réalisation.
En effet, c’est une entreprise, qui ne s‘improvise pas en 3 semaines, en dessinant quelques minutes par jour avec des outils que vous ne pratiquez pas habituellement.
Croyez-moi, les meilleurs sessions de dessin en vacances sont toujours celles que j’ai réalisées avec deux ou 3 crayons et un carnet de format 9×14 cm.
D’une part c’est facile à dégainer mais ça limite grandement les choix techniques. Pas de question à se poser, il suffit de dessiner.
C’est le meilleur moyen de s’adapter.
Profitez pleinement de ce qui se présente 😊
Les vacances sont souvent l’occasion de revenir à des choses simples pour se reconnecter à l’essentiel et c’est en simplifiant votre pratique que vous touchez à l’essentiel du dessin.
imaginez: c’est la fin d’une belle journée, à cette heure où la lumière magnifie tout.
Tandis que vous sirotez tranquillement une boisson fraiche, vous sentez que c’est le bon moment.
Alors vous déballez votre petit nécessaire et vous commencez à dessiner naturellement, tout en poursuivant une conversation légère avec les personnes qui vous entourent.
Pas besoin de vous isoler dans une bulle étanche car rien ne vous inquiète.
Que vous soyez à la montagne ou sur la plage, au soleil ou abrité de la pluie, seul ou accompagné, c’est toujours aussi simple.
Il suffit de dessiner.
Cette session peut durer le temps d’un croquis ou bien s’étendre plus longuement.
Ça n’a pas d’importance car ce qui compte c’est l’instant présent.
Mais ce n’est pas un moment isolé du reste de votre pratique.
Car, en libérant votre esprit, la simplicité favorise l’émergence de réflexions nouvelles que vous notez dans la marge de votre carnet, comme autant de notes pour plus tard. 📓
Alors, non seulement vous ne perdez rien mais vous préparez l’avenir.
C’est le meilleur moyen de laisser votre art prendre sa place naturelle, car vous l‘accueillez dans l’instant au lieu de le pousser autoritairement.
Croyez-moi, il y a tout un monde dans carnet minuscule au bout d’un simple stylo bille et si peu à tirer de grands moyens déployés au mauvais moment et au mauvais endroit.
Dites-vous que vos vacances ne sont pas un projet.
Les vacances sont un temps protégé.
Alors, avant de partir, prenez soin de laisser à la maison tout ce qui menace votre tranquillité.
Faites le tri une fois, puis recommencez jusqu’à ce que vous soyez sûr de n’emporter que l’essentiel.
Résistez à l’appel du “au cas où”.
Bravo, vous êtes prêt à partir.
Mais avant, n’hésitez pas à nous envoyer une photo de votre paquetage minimaliste.
Et, à votre retour, vous nous direz comment le dessin a pris naturellement sa place dans votre quotidien.
C’est tout pour cette semaine,
Mais nous continuerons à vous accompagner tout au long de l’été.
Alors si pendant vos vacances vous ne deviez ouvrir votre boite de réception qu’une fois par semaine, vérifiez de le faire le vendredi 📬
À la semaine prochaine 👋
PS: Si vous êtes connecté et que vous souhaitez mettre à profit votre temps libre pour vous former au dessin, vous pouvez rejoindre l’Atelier et bénéficier de tous les lives gratuits pendant le premier mois !
Vous venez de lire la 31 ème édition de LA BOBINE, la newsletter d’Un Autre Atelier écrite par Laurent qui vous accompagne chaque vendredi dans votre pratique du dessin.
