Techniques d’ombrage en dessin : le guide complet

Techniques d'ombrage en dessin

Une multitude de possibilités techniques et esthétique pour ombrer vos dessins

Quand on veut dessiner les ombres et les lumières de son sujet ça peut prendre de très nombreuses formes,

Le résultat esthétique va changer en fonction de l’outil que vous avez choisi  du fusain , une sanguine, une plume 

Il variera aussi en fonction du temps
 que vous y avez passé et du degré de détails que vous avez apporté qu’on reste simplement dans l’esquisse ou qu’on pousse très loin dans la minutie. 
 
Et enfin le résultat variera en fonction du geste que vous avez utilisé pour placer les ombres car il existe 4 grandes familles de geste pour ombrer 
On peut travailler en aplats ou à la hachure parrallèle, au motif ou encore à la hachure directionnelle 
 
Si vous croisez ces 3 critères : outil / niveau de détail et geste ça nous fait un nombre hallucinant de possibilités esthétiques c’est assez formidable ce que nous permet le dessin !
Techniques d'ombrage en dessin
Enfin c’est formidable quand on y arrive.. 
Parce qu’il est fréquent de tout gâcher quand on met les valeurs, 

Si ça vous arrive c’est qu’il y a peut être un truc que vous ne savez pas.. 

C’est que ces gestes du dessin pour placer les valeurs, qu’on a tendance à utiliser sans trop y réflechir, tout concentrés qu’on est sur le résultat, sont plus ou moins difficiles à maîtriser. 

Si on commence par le plus difficile on ne risque pas d’y arriver… 
 
Je  vais donc vous faire un point sur ces 4 grandes familles de techniques pour poser les valeurs et ce dans leur ordre croissant de difficulté. 

L’objectif étant que vous utilisiez la technique qui correspond le mieux à la fois à votre niveau et à vos goûts pour obtenir des résultats satisfaisants et gratifiants rapidement 

Monter les valeurs

Un nombre de valeurs limités

Quand on veut dessiner les ombres et les lumières de son sujet on doit traduire sur le papier les milliers de nuances que notre oeil perçoit , ça en fait un paquet ! 

Face à certains dessins très réalistes on peut avoir l’impression que l’artiste les a toutes traduites ces milliers de valeurs mais si on y regarde de plus près en fait il n’y en pas tant que ça. 

Prenons ce dessin de Michel Ange  il n’y en a que 3 ! 

Le petit secret c’est qu’en fait très souvent, 1, 2 ou 3 valeurs suffisent amplement ! 
Techniques d'ombrage en dessin

Dessiner c'est faire un travail de synthèse et de simplification

Ce qui compte donc ce n’est pas du tout le nombre de nuances que vous placez ou la manière dont vous allez estomper pour fabriquer des dégradés . 

Un dessin peut très bien fonctionner avec un seul gris franchement découpé et sans dégradé

Non  ce qui compte bien davantage c’est la justesse de la forme que prendra cette nuance de gris.

Cette forme laurent et moi on appelle ça  : la découpe. 

séparer la lumière de l'obscurité

Face à son  sujet l’artiste va d’abord réaliser une première découpe
il va séparer son dessin en deux valeurs : 
ce qui est de l’ordre de la lumière et qui restera le blanc du papier 

et ce qui n’en n’est pas où il posera un premier gris

ça c’est la base, le commencement, un peu comme dans la genèse..
d’abord on sépare la lumière des ténèbres, 
les petits oiseaux, les grains de beauté et les poils de nez c’est pour plus tard… 
Techniques d'ombrage en dessin

de découpe en découpe

Ce travaille de découpe nécessite des compétences en construction car il s’agit de chercher la forme exacte de l’ombre, c’est un travail dé géométrie 
 
L’artiste pourra s’arrêter là ou alors il pourra monter davantage de valeurs de gris s’il veut apporter plus de détails et de volume à son dessin. 
A chaque fois il procèdera de la même manière, par découpe. 

Sur la première obscurité il viendra poser la découpe d‘une ombre plus forte puis la découpe d’une ombre encore plus forte etc 

En tous cas les valeurs ne se montent par cm2 par cm2 mais par nappes successives et le dessin doit toujours fonctionner.
Le dessinateur devrait pouvoir s’arrêter à n’importe quelle étape et avoir produit un dessin cohérent et “fini”.  
C’est intéressant au passage parce que ça signifie qu’un dessin “fini” et bah ça ne veut pas dire grand chose.
 
C’est VOUS qui décidez quand il est fini.. 
Techniques d'ombrage en dessin

le geste d'ombrage

Ce travail de découpe demande donc déjà un sacré boulot de construction et de tri entre toutes les valeurs perçues pour les ranger dans un nombre réduit de catégorie.
Mais c’est pas tout ! 
Encore faut il que le dessinateur remplisse ces découpes, qu’il les grise..

Et pour ça il a bien besoin d’utiliser un geste. 

Or ces gestes de remplissage sont plus ou moins difficiles à réaliser.

Certains sont même tellement difficiles à maîtriser qu’ils peuvent vite transformer une ombre de joue en rayures  ou pire… en poils ! 

Si vous avez déjà constaté de telles erreurs dans votre travail , c’est que vous utilisez probablement un geste trop difficile pour vous, et tout va bien hein.. aucune honte à cela ! 

En soi d’ailleurs ce n’est pas si mal de se frotter à une technique difficile; c’est bien de se challenger en revanche il ne faudrait pas que ca finisse par vous décourager.

On a quand même envie de produire des dessins qui fonctionnent au moins de temps en temps ! 

Alors à la place commencez par la technique la plus simple : 

1 l'aplat : un geste calme et invisible

Quand on débute en dessin et qu’on apprend à poser les valeurs, on doit absolument rester concentré sur la découpe : c’est elle qui fait la cohérence de son dessin, c’est à elle qu’on doit penser en priorité. 
 

Et comme ce n’est pas un petit boulot de réussir à trouver la juste forme de l’ombre, ça vaut le coup de ne rien se rajouter en plus ! 

Ainsi la première technique à utiliser est celle de l’aplat c’est à dire d’un geste de remplissage qui ne laisse aucune trace de geste. 

Après avoir trouvé la forme de sa découpe, le dessinateur n’aura donc qu’à la remplir sagement en effaçant ses traces et il obtiendra tout de suite un résultat cohérent. 
 
Le travail de pochoir se fait d’ailleurs exactement sur ce principe-là. 

Si vous pensez à Banksy et bien lui travaille avec une seule découpe qu’il remplit à la bombe en noir. 

On peut donc utiliser une bombe et un pochoir ok  mais évidemment ça s’applique parfaitement au dessin et ce de plusieurs manières

le plat de crayon

On peut réaliser ce qu’on appelle un plat de crayon, c’est à dire qu’on va coucher le crayon sur le papier pour utiliser la longueur de la mine et obtenir ainsi des traces floues et un aplat homogène .

On remplira sa découpe avec ce geste en tournoyant et frottouillant en fondant ce geste dans lui même pour qu’il ne laisse aucune trace visible. Pour monter une valeur supplémentaire, on remplira une deuxième découpe en appuyant simplement un peu plus fort sur le crayon et le tour est joué 

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le fusain estompé et gommé

On peut aussi utiliser de la poudre de fusain étalée au pinceau ou au chiffon sur l’ensemble de la feuille puis gommer à la mie de pain dans les zones de lumière. c’est toujours le même principe sauf que cette fois ce n’est pas la découpe de l’ombre qu’on remplit mais la découpe de lumière. 

les aplats au lavis

Mais attention tous les aplats ne sont pas faciles à faire.
Au lavis par exemple c’est même extrêmement compliqué car il faut réussir à remplir la découpe d’un seul grand geste en évitant et les tâches et les auréoles et les marques de séchage. ça demande beaucoup d’anticipation et une excellente connaissance de son papier et de son pinceau. 

Des dessins lisibles

Donc l’aplat est bien la technique la plus facile sauf au lavis ou là c’est probablement une des plus difficiles. 
 
Alors bien sûr ce ne sera pas le dessin le plus dynamique du monde , on n’y verra pas le geste du dessinateur, ni donc ses envolées lyriques mais c’est beau ce calme aussi ! 
Et puis surtout le dessin aura le mérite d’être facile à lire, ce qui est indispensable !  

Le premier cadeau que vous pouvez offrir à celui qui regarde votre dessin c’est de la clarté, qu’il puisse comprendre votre sujet, qu’il le reçoive et le reconstitue facilement. 

De très nombreux artistes travaillent en aplat, bédéistes, street artistes, mais aussi romantiques ou académiques 

Et ce qui est génial c’est que ce n’est pas parce que c’est plus facile que c’est moins beau ! 

mettez toutes les chances de votre côté

En vous exerçant à poser vos valeurs en aplat vous vous accordez la possibilité de vous concentrer à 100% sur vos découpes.  Si ça déconne quelque part, ça ne peut pas venir d’autre chose que de ça (à part  de votre construction bien sûr) 

Donc non seulement vous ferez plus facilement de bons dessins mais en plus vous apprendrez plus rapidement à maîtriser ce principe indispensable de la découpe 

c’est tout benef pour vous : ) 

Quand vous aurez gagné en aisance et que vous ne nous planterez plus trop sur vos découpes, vous aurez la possibilité soit de rester au plat de crayon qui est une technique parfaitement valable soit  de monter en difficulté et en dynamisme en essayant un deuxième  type de geste 

2 la trame ou geste diagonal

La trame alias hachure parallèle est un best seller dans l’histoire du dessin 

L’essayer c’est l’adopter ! 

Il s’agit de reconstituer une valeur de gris à partir d’un jeu de hachure parralèle incliné à 45° et  qui alterne lignes et interstices de papier. 

bon ça ça a l’air un peu prise de tête dit comme ça mais ce n’est pas un hasard si c’est un best seller  

Déjà certains outils ne permettent pas de faire des aplats :
 
Avec un stylo ou une plume par exemple c’est quasi impossible.
Dès que l’outil est pointu on est obligé d’utiliser des lignes pour reconstituer une masse. 

Alors on pourrait bien sûr coller ces lignes mais dans ce cas bah on obtient du noir.. 

si on veut monter des gris et pas du noir on est bien obligés de laisser des interstices de papier.  

Ensuite ça va beaucoup plus vite que le plat de crayon qui peut parfois donner une sensation un peu laborieuse de coloriage. Le geste est beaucoup plus enlevé quand la main se lève pour hachurer et cette rapidité a comme grand avantage de traduire à merveille l‘energie de la main du dessinateur 

vous avez compris l'intérêt de la hachure mais pourquoi la diagonale ?

La diagonalité apporte quelque chose de particulièrement intéressant :

Elle constitue une inclinaison d’ entre-deux entre la verticalité et l’horizontalité des bords du papier, elle installe le dessin comme un événement dynamique à l’intérieur du cadre , elle le rend d’emblée plus vivant.  

Mais la diagonalité n’est pas liée à cette raison théorique, ça c’est juste que le monde est bien fait, non c’est surtout qu’elle correspond tout simplement au mouvement du poignet. quand vous remplissez une zone, vous faites un mouvement d’aller retour qui correspond à un angle de 45 degrés. 

La diagonale à 45 c’est donc LE geste du dessinateur par excellence
Alors comme ça quand on essaie de visualiser le truc on peut se dire que c’est vraiment trop bizarre de dessiner à la diagonale, mais en fait un nombre incalculable de dessins sont réalisés comme ça et ça ne nous choque pas deux secondes… 

Regardez ce dessin de Léonard de Vinci : 
Techniques d'ombrage en dessin

Hachure de droitier et hachure de gaucher

Sauf que ha ? vous avez remarqué une petite différence ? 
Sa trame n’est pas dans le sens habituel..

Et oui Léonard était gaucher, sa trame est donc dans l’autre sens, c’est d’ailleurs entre autres grâce à ça qu’on arrive à expertiser ses dessins, y avait pas beaucoup de gauchers qui s’assumaient à l’époque. 

superposer les passages de trame

Pour monter une deuxième valeur, on reproduira ce même geste soit à l’identique, soit en le resserant éventuellement un peu plus, soit en appuyant davantage sur l’ outil si c’est un crayon sensible à la pression. 

Ce deuxième passage viendra combler certains interstices du papier et contribuera à augmenter l’obscurité.

un geste de hachure intemporel et adapté à tous les outils de dessin

Ce geste diagonal  traverse l’histoire et s’adapte à tous les outils et tous les styles 

Mais il est bien plus difficile à réaliser qu’un aplat car en plus de devoir penser à sa découpe, le dessinateur devra aussi être attentif à la régularité de son geste. 

UN geste difficile à maîtriser

En effet pour peu qu’il change de direction, d’interstices, de pression ou d’épaisseur de mine, au lieu de reconstituer une valeur homogène, l’oeil percevra à la place de la texture, des rayures ou pire des poils… 

ça demande donc une bonne concentration et pas mal d’habitude avant de réussir à maîtriser ce geste.
 
Sachant qu’à l’intérieur de ce même geste, selon les outils ce sera plus ou moins évident.  

Si vous vous y mettez à peine commencez d’abord par rester assez proche de l’aplat en gardant un geste serré et en utilisant le plat de votre crayon. 

Au fur et à mesure que vous devenez à l’aise avec ce 45° , faites des séries de dessin ou vous lâcherez et déssererez progressivement votre geste, ça va devenir tout naturellement de la hachure, c’est génial, ce sera beaucoup plus rapide et dynamique mais les erreurs se verront aussi beaucoup plus ! 
 
Adoptez ensuite des outils de plus en plus nets et noirs. 

Encore plus efficace, encore plus dynamique mais là les erreurs se voient comme le nez au milieu de la figure. 

Techniques d'ombrage en dessin

pour conclure sur la hachure parallèle

En tous cas vous avez compris le principe, l’idée c’est que nos zones hachurées soient tellement régulières que l’oeil reconstitue en un instant une valeur homogène de gris, il ne questionne pas ce qu’il observe, il a compris . 

Ce principe de lignes répétées qui grâce à leur régularité reconstituent une valeur, peut s’appliquer à un autre type de geste un peu moins courant mais tout aussi efficace : 

3 le motif ou geste répété

Remplir ces découpes avec un motif est une technique qui existe depuis  des lustres. 
 

Dans ce dessin de Durer, les tuile du toit sont traduites par la répétition de petits gestes courbes tandis que le sol est traité par tirets horizontaux. 

Pour monter une deuxième valeur, ça se jouera dans la densité du motif. 

sur le sol le motif est serré tandis que dans le pré lumineux là bas, il est plus parsemé. 

C’est en resserant le motif la valeur deviendra plus sombre. 

De nombreux artistes ont utilisé le motif pour donner des valeurs à leurs dessins.

ça correspond très bien, évidemment au sujet du paysage ou du vêtement. 

On peut citer entre autres Durer, Rembrandt, Klimt, David Hockney et bien sûr Van Gogh
Techniques d'ombrage en dessin
Albrecht Dürer

la difficulté du motif

La difficulté de cette technique c’est que le dessinateur doit se concentrer sur sa découpe mais aussi  sur la régularité de son geste qui crée des répétitions.

Mais il doit encore  trouver des motifs qui vont traduire de manière juste et sensible les caractère des différentes zones. 
Quel motif  pour des cailloux, pour un arbre, pour un sol ? 

Et ce n’est pas fini car  il s’agit également de lier ces zones entre elles
 puisqu’ elles se rencontrent souvent sous la forme d’une interpénétration ou d’un recouvrement et ne sont pas nécessairement séparées par des frontières nettes.
 
Et enfin si l’on souhaite donner une sensation de profondeur à son dessin il faudra également penser à faire évoluer son motif vers les arriere-plans 
dans ce dessin les points du sol sont plus petits et plus serrés à l’arrière-plan qu’au premier plan 
Techniques d'ombrage en dessin
Dessin de Van Gogh

un travail de tri et de synthèse

Tout dessin est en réalité le résultat d’un travail de synthèse et de tri 

De la même manière qu’on regroupe et qu’on trie les valeurs en un nombre réduit de catégories : le clair, le moyen, le sombre.
On triera aussi les motifs en famille pour éviter de s’éparpiller dans tous les sens et que le dessin devienne illisible à force d’accumuler des tonnes de zones différenciées. 

Van Gogh excelle dans la pratique du motif , et si on observe attentivement ses dessins on constate qu’ils sont très  organisés. 
On y trouve 3-4 familles de motif maximum, chaque famille présentant en elle même des variations de rythme, de densité et de longueur, ajoutant de la vie et de la richesse au dessin. 
 
Le dessinateur doit être capable d’apporter de l’ordre à son dessin pour qu’il soit lisible

Mais aussi de la variété pour qu’il soit vivant et intéressant à regarder 

Techniques d'ombrage en dessin

le pointillisme : la plus simple expression du motif

La plus simple expression du motif est le pointillisme 

Dans ce cas la, le motif ne varie jamais : il s’agit de petits points
C’est le resserrement et éventuellement la taille du point qui change selon les zones

On peut regarder par exemple les portraits gravés de Van Dyck, le  travail du tatoueur Michele Volpi ou encore celui de l‘artiste français Jérôme Minard. 

On pourrait se dire bingo, je vais utiliser le pointillisme pour dessiner, ça a l’air super facile ! 

et bien non …c’est tout de même beaucoup plus difficile que l’aplat ou le geste diagonal. 

En effet le fait de répeter encore et encore un geste quasi identique plonge dans un état très méditatif.
 
Alors c‘est assez fabuleux comme sensation quand on l’atteint mais bon avant avant de l’atteindre il faut d’abord se manger un petit tunnel de galère et d’ennui ( un peu comme le yoga quoi.. )

Mais surtout ça demande d’avoir les idées très très claires sur ses découpes. 
Sinon part dans les limbes.. on n’est pas très concentré. 

Donc si le principe de découpe n’est pas acquis, ça va être un sacré bazar. 

Pour conclure sur le motif

Si le motif est une technique absolument passionnante et permet d’apporter beaucoup de caractère ou de vibration au dessin ce n’est donc vraiment pas la plus simple. 

Au-delà du motif, Une autre technique est particulièrement difficile et apporte moultes moultes difficultés aux dessinateurs débutants :

4 la hachure directionnelle ou geste orienté

Le principe du geste orienté c’est que lui non plus ne fait pas qu’informer une nuance de gris, 
Si le motif apporte une texture et du caractère, le geste orienté lui, indique l‘inclinaison de la forme 

Sur un sol plat, ce geste sera horizontal et si le sol monte le geste monte avec lui

Ca a l’air très intuitif et simple  mais imaginez que vous ayez une scène avec de nombreux éléments qui partent dans toutes les directions. Ça se complique ! 
Il va falloir trouver la direction principale de chaque élément et  incliner  son geste en fonction pour la suivre…

ça fait un bon paquet de directions ! 
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le geste orienté au plat de crayon

Alors de la même manière qu’on peut utiliser la trame avec un quasi plat de crayon, on peut utiliser le geste orienté au plat de crayon, c’est le cas ici dans ce dessin de Pieter de Josselin de Jong.

La matière poudreuse du crayon + un grain de papier un peu fort permettent de lier les  zones entre elles avec plus de douceur et de planquer aussi un peu ses directions si elles ne sont pas fabuleusement réussies 

Mais si on commence à desserer le geste ou à utiliser un outil plus net, ça devient de la hachure et là ça se corse sérieusement !

la hachure directionnelle ou croisé académique

Car il va falloir penser à
 
  • la découpe,
  • à l‘inclinaison de chaque élément,
  • mais aussi, comme il s’agit de jeux de hachure à la régularité du geste selon les différents points de régularité évoqués tout à l’heure pour la trame.


Cette fois bien sûr l’inclinaison peut changer mais il faut rester régulier dans l’ espacement, la pression, et l’épaisseur de la mine sinon… ça fait des poils ou des rayures…

  • Et comme si c’était pas assez compliqué il va falloir créer des transitions entre les zones.
    Et oui  L’ entité cheval possède plusieurs facettes inclinées.

Par exemple ici dans cette cuisse  il y a une inclinaison sur le dessus de la croupe mais aussi sur le profil de la jambe.
Sans transition entre ces deux directions mon cheval ressemblerait à une boîte avec une sorte d’arrête saillante, le juste bombé de l’anatomie ne serait pas traduit 
 
Pour éviter de briser la forme ou de la déformer le dessinateur doit donc sans cesse penser à ses  transitions.
Techniques d'ombrage en dessin

degrés de difficulté de la hachure directionnelle

Plus l’outil est noir et net, plus le geste est désserré plus c’est difficile. 

Et Plus on veut entrer dans le détail, plus ça l’est également 

Car un corps de loin c’est déjà assez compliqué mais de près mamma mia…
Si on veut renseigner tous les petits creux et les petites bosses… 
Le geste doit s’adapter en permanence ! 

En montant une valeur supplémentaire on peut rester dans la même direction mais dans cette technique là  l’idée c’est plutôt d’enrichir la dynamique de la forme, en changeant sa direction, en rabattant son élipse pour la faire tourner davantage. 

C’est extrêmement technique et rigoureux et ça s’appelle du croisé académique ou encore hachure directionnelle 

C’est sans aucun doute la technique d’ombrage  la plus difficile. 

Techniques d'ombrage en dessin

Pour conclure sur la hachure directionnelle

Dessiner par jeux de hachures orientés est un exercice absolument passionnant car cela force à penser chaque volume de manière indépendante mais aussi dans son enchaînement avec les autres volume mitoyens.

C’est une technique qui repose beaucoup sur la perspective et qui demande beaucoup de dextérité à la main. 

Si vous voulez vous exercer allez y, ça forge incroyablement le regard 

Mais il va falloir râter des milliers de fois avant d’arriver à une résultat à peu près satisfaisant.

Donc n’en abusez pas trop car souvenez vous que vous devez prendre soin de votre satisfaction pour préserver votre motivation

techniques d'ombrage en dessin : faites les choses dans l'ordre

Je vous entends déjà me dire, 
OK c’est bon Charlotte on a compris c’est dur, c’est super dur, j’y suis pas du tout, il va me falloir des milliers d’années pour y arriver… 
 
c’est vrai que je suis un peu cash..

Mais c’est un fait, certaines techniques de dessin sont vraiment difficiles et demandent des heures et des heures d’entraînement. 

Mon objectif n’est pas de vous démoraliser, simplement de vous faire prendre conscience que vous n’êtes pas obligé de vous jeter au milieu d’un fleuve en débâcle pour apprendre à nager.

Vous pouvez commencer à la cool en longeant le bord !
ce sera plus fun et plus motivant 

le pédagogue apporte les informations une par une et dans le bon ordre

Car notre mission à Laurent et moi c’est justement de vous faire dessiner et que vous grandissiez dans cette pratique avec joie et sérénité mais pour ça bah il faut une certaine lucidité sur ce qui vous attend ! 

Alors nous essayons de désembrumer ce grand concept flou et fourre-tout de dessin pour le décortiquer en principes qu’on dompte progressivement et de manière consciente. 

C’est justement parce que nous avons envie que le dessin soit pour vous une pratique satisfaisante et inspirante et non un long chemin de souffrance et de déception  que nous essayons de clarifier les différentes approches et de vous inviter à les utiliser dans l’ ordre le plus évident.

Choisissez votre technique en fonction de votre niveau

Si vous êtes débutants commencez par bosser la construction et par vous exercer à la découpe de valeurs grâce à l’aplat.

Apprenez ensuite doucement à désserer vos gestes et à utiliser des outils plus nets et noirs.

Et puis tout naturellement si et uniquement si c’est une technique qui vous parle, abordez progressivement la hachure parallèle, puis le motif puis la hachure croisée. 

Et souvenez vous qu’il n’y a aucune obligation à savoir hachurer pour être un excellent dessinateur ! 

Techniques d'ombrage en dessin

la technique est un moyen et non une fin

Au gré de vos explorations vous réaliserez aussi qu’on peut mélanger ces différents gestes, on peut faire de la hachure croisée sur trame, utiliser dans le même dessin tantôt la hachure tantot le motif etc 

Rappelez vous la technique c’est un moyen et non une fin ! 

Cet article est issu d’une vidéo de notre chaîne youtube.
 
Un pdf complet de 67 pages illustrées a été réalisé pour accompagner cette vidéo.

Vous pouvez le télécharger ici v si vous souhaitez approfondir le sujet et découvrir d’autres illustrations et schémas 

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