Suite au post d’hier qui faisait état du fait que la pratique ne suffit pas toujours et qu’on peut beaucoup pratiquer sans vraiment progresser ni s’épanouir, j’ai levé cette question : quelle est la définition d’une bonne pratique du dessin ?
Comment organiser cette pratique pour qu’elle soit à la fois efficace et agréable ? Vous avez été nombreux à réagir sur les réseau, merci !
Dans vos réactions, j’ai retrouvé de nombreux points que j’avais déjà formulés et que je m’apprête ici à partager avec vous.
Voici, d’après moi, les 7 conditions pour apprendre à dessiner rapidement et efficacement.
Ces conditions vous permettront de progresser, d’acquérir les moyens techniques qui vous correspondent, pour pouvoir enfin vous exprimer et vous éclater en dessin.
J’utilise le mot apprentissage, mais je ne m’adresse pas qu’aux débutants, car les artistes sont toujours en train d’apprendre, quel que soit leur niveau !
Allez, c’est parti !
7 conditions pour un apprentissage du dessin rapide et efficace
1. Un diagnostic clair et lucide
Un diagnostic clair et lucide sur ce qui vous pose problème (à vous), mais aussi sur ce que vous souhaitez apprendre et travailler.
Ça peut être les proportions, la couleur, les valeurs, la hachure…
Idéalement, ce diagnostic devrait être confirmé par un dessinateur plus expérimenté.
En effet, on peut parfois penser qu’on a besoin de travailler sur x alors que c’est plutôt y qui pose problème.
=> Par exemple, les difficultés en couleur proviennent très souvent de fragilités en valeurs.
2. Un programme d'apprentissage adapté et progressif
C’est ce qui découle du premier point. Une fois qu’on a posé un constat, on met en œuvre une solution adaptée.
Si on a des problèmes de proportions, il faut se concentrer sur ce point-là. Si on a des problèmes de composition, idem.
Le langage du dessin est régi par d’innombrables paramètres.
On doit les travailler les uns après les autres plutôt que de tous les aborder en même temps. Sinon, c’est la voie royale vers l’éparpillement et le découragement !
Vouloir faire des portraits ressemblants et expressifs au lavis avant de maîtriser la proportion, les valeurs, et la pose du lavis, c’est jongler avec 10 balles quand souvent on ne sait pas encore jongler avec deux.
3. Des explications théoriques limpides
Des explications théoriques limpides sur les sujets qui vous intéressent.
Ces explications doivent aussi vous dans le bon ordre pour aborder ces sujets avec sérénité et ne pas jongler avec trop d’informations en même temps.
Comment développer un regard analytique ?
Comment se pose la lumière sur les formes ?
Comment traduire la multitude de nuances observées?
Qu’est-ce que la composition ? etc.
Pourquoi avons-nous besoin de théorie ? Parce que la main ne dessine pas toute seule, elle suit le regard qui lui-même suit la pensée.
C’est en comprenant les enjeux du dessin qu’on peut les assimiler.
4. Des démos techniques pas à pas pour vous aider à passer à l'action
Une bonne démo, ça ne sert pas à regarder « comment le prof il dessine bien » !
Non, une bonne démo explique, rassure, dédramatise, montre les bons gestes et surtout aide à gagner en méthode, car un dessin est monté par étapes successives.
Regarder un dessin en train de se faire, c’est comprendre qu’il n’apparaît pas par magie, mais qu‘il correspond à un processus de recherche où le dessinateur répond à tout un tas de questions en avançant dans la réalisation.
5. Des exercices ciblés, variés et gratifiants
Vous l’avez compris, ce n’est pas en faisant un seul portrait qu’on devient portraitiste.
Un programme d’exercices n’est opérant que s’il est régulier, ciblé, varié et gratifiant !
Régulier : il est nécessaire de pratiquer pour progresser sur les différents paramètres du dessin et la clé du succès réside dans la répétition.
C’est à force de répétition que le dessinateur assimile et gagne en aisance.
Ciblé : pour être efficace et bien vous faire travailler sur les points qui vous conviennent.
Varié : pour renouveler votre intérêt, vous faire gagner en souplesse et vous apporter de la nouveauté.
Gratifiant : parce qu‘on apprend avant tout grâce à l’enthousiasme. Personne n’a envie de souffrir et de se prendre la tête. Le dessin, ça peut être passionnant dès le début !
Pas besoin de se bouffer des cubes au critérium pendant des mois avant de commencer à prendre son pied.
Un bon programme d’entraînement doit renouveler les sujets, varier les approches, changer d’outils, s’adapter à différents temps de travail, aborder des sujets de plus en plus complexes, mais aussi développer votre souplesse et votre autonomie.
6. Un environnement critique et stimulant
Un environnement où les retours ne sont pas que des cœurs “ouaa c’est trop bien fait”, “t’as trop de talent”.
Ça c’est mignon, mais ça ne vous emmène pas bien loin !
Idéalement, il vous faut trois catégories de dessinateurs autour de vous :
Des dessinateurs moins avancés que vous : cela vous permet de les aider, de prendre conscience de là où vous en êtes, mais aussi de reformuler en les aidant ce que vous avez compris. Super utile !
Des dessinateurs du même niveau que vous : parce qu’il faut comparer ce qui est comparable. À se comparer toujours à Léonard de Vinci, on finit par se trouver super nul. Partager avec des dessinateurs qui se posent les mêmes questions et qui rencontrent les mêmes difficultés, c’est essentiel pour rester motivé.
Des dessinateurs plus avancés que vous : ils vous font des retours critiques et constructifs et peuvent vous emmener là où eux en sont tout en vous montrant le chemin.
C’est le principe de l’atelier.
7. De la culture graphique
Parce que le dessin est un langage et à ce titre, il comporte des principes que chacun peut s’approprier en toute liberté.
C’est ce qui fait que l’histoire de l’art fourmille d’artistes aussi différents.
Voir comment les artistes de toutes époques développent chacun leurs principes vous ouvre des voies.
Ils sont des figures inspirantes.
Ils vous partagent leurs trouvailles et leurs solutions.
Ils vous permettent de questionner ce que vous trouvez beau ou pas beau, comment utiliser une technique ou traduire un sujet.
Ne s’inspirer que d’un seul prof ne permet pas à mon sens de trouver sa voie ; c’est sclérosant et inhibiteur !
Observer les maîtres classiques, modernes et contemporains est une excellente solution pour développer sa pratique artistique.
conclusion
Voilà mes 7 points résumés assez rapidement.
On pourrait creuser chacun d’entre eux pendant des heures, mais il me semble que la liste est complète.
Ces 7 critères de la pratique, avec mon collègue Laurent, nous sommes hyper attentifs à bien les mettre en œuvre dans notre formation.
Nous sommes largement perfectibles, mais ils nous servent de fil rouge et de guide pour notre pédagogie.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Manquez-vous de l’un ou de l’autre ?
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