Vous dessinez mais vous ne tenez pas encore de carnet de croquis ou de carnet de recherches ? Bon bah… c’est l’heure de vous y mettre !
Mais si vous ne tenez pas encore de carnet, peut-être cela vous met-il un peu mal à l’aise voire même vous effraie ?
Les raisons pour lesquelles certains n'osent pas tenir un carnet
C’est vrai que la pratique du carnet peut être déconcertante voir même absolument tétanisante pour certains…
Ce bel objet tout blanc tout propre au début dans lequel il faudrait déverser ses tâtonnements et ses errances,
Ce pauvre truc tout sali et raté par la suite dans lequel les autres vont vouloir fourrer leurs mains et leurs yeux…
Si on y râte un dessin on a l’impression qu’on a gâché tout le carnet.
Quand on en réussit un, on regrette de le voir côtoyer des croquis médiocres…
Vous êtes donc nombreux à ne pas oser tenir un carnet et à préférer dessiner sur des feuilles volantes.
Comme ça, au mieux on garde les dessins réussis, au pire on jette les dessins ratés.
Pas folle la guêpe…
Ça semble plutôt raisonnable…
Mais ce n’est pas un hasard si la majorité des artistes ont tenu des carnets !
Laissez-nous dans cette vidéo vous expliquer l’intérêt de la pratique du carnet, quitte à ce qu’il soit tout raté, tout moche et qu’on ait envie de ne le montrer à personne !
Les bénéfices de tenir un carnet de croquis
Restez avec nous jusqu’à la fin pour découvrir les petites recherches de grands artistes à travers les pages de carnets de Rembrandt, Felix Ziem, Delacroix, Corot, Leonard de Vinci, Auguste Lepère et Jules Victor Clarin.
Vrai et Faux carnet de croquis
Lorsque j’étais en année préparatoire pour les concours des grandes écoles d’art, mes profs ont insisté sur l’importance de présenter des carnets de recherches aux jurys.
J’en tenais déjà depuis longtemps des carnets, mais c’était des espèces de pauvres choses informes et bordéliques.
Mes petits dessins d’observation et d’imagination y étaient mélangés de notes, de phrases extraites de mes dernières lectures, voire même de listes de courses ou de numéros de téléphone.
Ces pages emplies de notes erratiques, de petits dessins débiles, souffrants ou ratés étaient à l’image de ma dispersion.
Une fenêtre ouverte sur mon éparpillement, mon tâtonnement quotidien et mes recherches immatures.
Mettre moi-même ces carnets dans les mains d’un jury pour qu’ils s’en saisissent et les manipulent, m’apparaissait comme une véritable exhibition et violation de mon intimité.
Et puis en plus quel intérêt franchement, ces misérables gribouillages ne me semblaient absolument pas représentatifs de ce dont j’étais capable et donc peu susceptibles de les convaincre.
J’ai donc décidé, héhé, de faire de faux vrais carnets. Faux car ils ne traduiraient rien de mon quotidien ou de ma spontanéité. Vrais parce qu’ils seraient probablement plus à la hauteur de ce qu’on attendait de moi.
J’ai acheté de beaux carnets reliés tout propres et je les ai remplis consciencieusement de jolis petits dessins bien sages et bien faits.
Je me rappelle de la pression monumentale que je me mettais à chaque nouvelle double page pour ne pas la râter.
Finalement lors d’un des derniers entretiens de l’année, un de mes profs a eu le bon sens de me demander… “Et sinon, ils sont où tes vrais carnets ?”
Je me suis très péniblement laissée convaincre, et ça a été très difficile croyez-moi, de montrer mes vrais carnets lors du jury d’entrée aux Beaux-Arts.
J’ai eu l’impression d’être complètement à poil, mais en fin de compte, j’ai été prise et 16 ans plus tard, je me dis qu’il est fort probable que mes vrais carnets n’y aient pas été pour rien.
À quoi ressemble un vrai carnet d’artiste ?
En voit-on si souvent que ça des vrais carnets ?
Aujourd’hui on a plutôt facilement accès aux carnets des grands artistes.
Les grandes expositions nous les montrent derrière des vitrines et on se penche avec émotion sur ces petits livrets frêles et leurs feuilles jaunies, avec la sensation de partager un peu le quotidien de l’artiste, de voir un instant, à travers ses yeux, le monde qu’il a vécu et observé.
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